Au Maire sortant

Votre dernier compte administratif de la mandature prouve au moins que vous avez été capable, sous la contrainte d’un contrat avec l’Etat, de poursuivre le désendettement de la collectivité en ne « cassant aucun service public » comme c’était votre crainte mise en scène à l’occasion de vos réunions publiques sur les finances l’année dernière. En revanche, la capacité réduite d’investissement de la commune et le maintien des taux élevés d’imposition ne peuvent aboutir qu’à une majorité nette de Seynois opposés à vos choix. Et des choix, vous en faites.

Lorsque vous vous refusez à fermer des postes en surnombre par rapport aux besoins réels d’une majorité de nos contribuables, que vous n’avez d’ailleurs jamais interrogés en cours de mandat, ou que vous permettez des opérations immobilières d’envergure générant plus de dépenses que de recettes de fonctionnement, vous grévez durablement la collectivité et le potentiel de développement du territoire. C’est bien parce qu’à Berthe l’investissement financier disproportionné par rapport au reste de la ville ne s’est accompagné, ailleurs, d’aucune rationalisation des moyens humains ni de création de ressources correspondantes, que nous nous sommes privés de tout plan ambitieux de rénovation du centre-ville. Et à quoi servent des services publics si nous sommes majoritaires à ne pas en bénéficier et à ne plus pouvoir les payer?

Ce compte administratif, semblable à tous les autres, montre au moins que vous ne pouvez plus changer comme La Seyne change, elle, malgré tout, mais totalement dépendante des financements publics extérieurs ou privés. Il y a 24 ans, alors que vous étiez le 3ème adjoint délégué à la politique de la ville, se créait à La Ciotat une société d’économie mixte de développement économique et portuaire qui réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires d’environ 140 millions d’euros. Entre les deux villes il y a forcément un juste point d’équilibre à trouver. C’était votre mandat, c’étaient vos mandats.

Vous n’êtes pas comptable de tout mais tellement responsable de beaucoup en bientôt douze ans, ne serait-ce d’une image coupable de négligence dans l’optimisation de nos ressources humaines et financières. Vous vous êtes, par exemple, acharné à financer une école municipale des beaux-arts qui profite à moins de 1% de la population en leur mettant à disposition 14 professeurs pour 7€50 en moyenne par mois, ou plus grave, des EAJ avec 25 animateurs, sans parler des saisonniers et des séjours l’été, pour 50 centimes d’euros par mois. OUI on pouvait faire mieux et plus vite, à budget constant. NON vous n’avez pas géré l’argent public avec prévoyance. Si la politique ne vous enchante plus, elle a au moins pour moi le mérite de gérer des besoins croissants à moyens constants ou en diminution. Si on ne sait pas ou on ne veut pas le faire, il ne faut plus être candidat.

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